Pensées brumeuses

Cela va peut-être sembler paradoxal d'écrire ces mots après un article sur le sourire, mais la vie est ainsi. Elle nous emporte dans des émotions contradictoires, des sentiments partagés. 

Aujourd'hui, je sens que je n'ai pas trop le moral. Cela m'arrive assez souvent, de me sentir triste, ou bien mélancolique. Je pense que ça fait partie de moi, & que c'est notamment pour cette raison que je dois faire des efforts, chaque jour, pour m'entrainer à penser et agir de façon plus positive pour moi. J'imagine que ce n'est pas par hasard que nous cherchons un mieux-être. Je suis séduite par des articles, des billets qui parlent de bonheur, de joie de vivre, & je suis aussi souvent touchée par les témoignages sincères de personnes qui avouent que non, dans ce moment du temps, ça ne va pas. Qu'aujourd'hui, c'est difficile de sourire, d'aller de l'avant, & que dans ces cas-là, tenter de positiver peut être un échec. Quand je ne vais pas bien, entendre dire que ce n'est pas grave, que ça va bien finir par passer ne m'aide pas vraiment. Ce qui me soulage, dans un premier temps, c'est de me rendre compte que je ne suis pas seule. Que d'autres que moi souffrent, au même instant, dans d'autres lieux, d'autres circonstances. Ce n'est pas pour autant que je souhaite la souffrance des personnes qui m'entourent, évidemment. Cela m'aide juste à relativiser, à ne pas m’apitoyer sur mon sort, & au contraire à me tourner vers les autres. Je sais, au fond de moi, que ça va passer, que les émotions sont comme le ciel, offrant constamment de nouvelles couleurs, de nouvelles atmosphères, des espaces de clarté et des nuages sombres, des rayons de soleil étincelants et des orages menaçants... 

Je suis souvent seule, quand ça ne va pas. Il m'arrive de craquer devant des proches, & de devoir alors écouter leurs conseils. Leur réaction ne part évidemment pas d'une mauvaise intention : nous avons, je pense, tous l'envie de réconforter quelqu'un qui va mal, en lui murmurant des paroles douces. Parfois, nos propos peuvent être maladroits, nous ne savons pas toujours comment répondre face à la souffrance, à la tristesse. Alors, ne vaudrait-il pas mieux se taire et laisser faire le silence, la simple présence ? Je ne suis pas forcément en mesure d'écouter des conseils dans ces moments-là, ils ne font que passer dans mon esprit, sans s'attarder et sans m'apporter d'éléments de réponses, de solutions... En revanche, me sentir écoutée, acceptée pleinement dans ce que je dévoile de moi à cet instant, est une véritable source d'apaisement. Pas besoin de grand discours, juste une présence chaleureuse, silencieuse, respectueuse

Quand je suis seule et submergée par la colère et le chagrin, je n'essaie pas immédiatement de me remonter le moral, de positiver. Ce n'est pas encore le moment. Je prends conscience que j'ai surtout besoin de temps, pour intégrer ce qui se passe. Me distraire avec des occupations diverses et variées ne fait que repousser le moment où je devrai me confronter à ce qui se passe à l'intérieur de moi. Alors, plutôt que de me forcer à sourire, à faire semblant, j'essaie de me concentre sur ce que je ressens. Si je suis triste, je ne me demande pas tout de suite pourquoi (sauf si la raison est évidente), mais je me pose plutôt les questions : "qu'est-ce qui se passe dans mon corps ?", puis "quelles sont les pensées qui me viennent maintenant ?" Certes, cela peut paraitre protocolaire et ces interrogations s'invitent en général plus spontanément. &, le fait de porter mon attention sur mes sensations m'aide à accepter doucement  l'état dans lequel je suis. C'est un pas immense vers un mieux-être. Quoi qu'il arrive, je me dis que je m'accepte pleinement & entièrement telle que je suis aujourd'hui, dans ce moment du temps. Cette phrase qui semble simple a un impact incroyable sur moi, elle m'apaise et m'aide à passer à autre chose. L'émotion s'atténue, je lui ai donné de l'attention, du temps, & elle finit alors par se transformer. J'ai mis du temps à comprendre ça, mais maintenant que je l'ai intégré, c'est quelque chose qui m'accompagne et qui m'aide au quotidien. 

Je n'ai pas envie de faire semblant d'aller bien lorsque ce n'est pas le cas. Je suis un être humain qui souffre, comme les autres. Je n'ai pas à en avoir honte. J'aimerais que nous puissions être plus honnêtes dans nos manières d’exprimer nos états d'âmes, nos émotions. Comment de fois répondons-nous "oui, ça va" alors que nous traversons une tempête passagère ? Je serais curieuse de voir comment cela se passerait si nous répondions sincèrement... La compassion s'inviterait-elle plus souvent dans nos vies ? L'émotion serait-elle plus facile à accueillir, à accepter puis à laisser passer

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